Avant toute chose, il faut savoir que ce test d’Eternal Edge+ a été effectué sur ordinateur et uniquement dans la version prologue du jeu. Certains des points abordés plus bas sont susceptibles de ne pas apparaître dans la version complète, ou switch donc.
S’il fallait mettre un genre en particulier sur ce jeu, ce serait probablement un jeu d’aventure dans la lignée des Zelda, où il vous faudra parcourir le monde à la recherche d’artéfacts permettant de lever la terrible malédiction qui touche votre bien-aimée. Seulement, Eternal Edge+ ne s’arrête pas là, et propose ainsi d’autres gameplay qui sortent un peu de l’ordinaire pour un jeu de ce style, comme certains donjons qu’il vous faudra parcourir en vue tactique (d’en haut donc), plutôt que celle plus classique à la troisième personne.
L’histoire en elle-même n’est malheureusement pas beaucoup plus développée que ce que je n’ai déjà exposé un peu plus haut, c’est à dire votre but ; récolter des artéfacts pour lever la malédiction qui touche votre femme. Tout ce que le début du jeu (et accessoirement la seule partie réellement scénarisée du prologue) nous offre de plus à se mettre sous la dent, c’est que notre personnage principal, Cross, héro du volet précédent, s’est fait trahir par un seigneur qu’il avait pris sous son aile, ce qui causa sa ruine.
Et en vérité, c’est probablement là le point qui m’a le plus frustré sur toutes mes heures de jeu. Une fois la cinématique d’introduction terminée, le jeu vous lâche avec pour seule directive de trouver les quatres artéfacts qui permettront de sauver votre dulcinée… point.
Alors certes vous croiserez des PNJ sur votre route qui vous offriront des quêtes, mais à aucun moment celles-ci ne permettent d’en apprendre un peu plus sur l’histoire du royaume dans lequel vous vous trouvez, ou même plus simplement sur le grand méchant de l’histoire, la quête de votre femme, etc…
Le ressenti général de tout ça n’a été, couplé avec un autre point que j’aborderai un peu plus loin, qu’un grand vide entre deux points de la carte. Tel PNJ vous demande d’aller à tel endroit, vous y allez, bien souvent un autre PNJ s’y trouve, sinon vous retournez voir le premier qui vous envoie autre part… Mais rien. Aucune véritable raison pour vous de les aider si ce n’est qu’il est parfois nécessaire d’effectuer ces quêtes pour pouvoir avancer, sans pour autant qu’on ne vous le dise avant d’avoir reçu la récompense de la quête. Il est même assez difficile de s’attacher aux autres personnes que Cross croise dans son aventure, car elles ne vous offrent au final que peu de mots, ou une simple phrase si elles n’ont aucune mission à vous offrir.
Je ne dis pas que tous les PNJ du jeu auraient dû être scénarisés et complexes, mais qu’une simple série de quêtes par ci par là dans lesquelles Cross se lie d’amitié avec quelqu’un d’autre aurait pu facilement régler ce problème de manque de profondeur.
Mais ce manquement n’est malheureusement pas que narratif, car si la carte se veut être un monde ouvert, elle souffre malheureusement d’un des problèmes les plus courants d’un jeu en open world ; Le manque d’activité.
En effet, il y a beau avoir des monstres ça et là pour permettre à votre personnage de gagner de l’expérience, l’essentiel de vos voyages se résumera à de longues minutes à courir, à tenter de grimper telles et telles textures dans l’espoir de trouver un chemin qui n’est malheureusement pas très instinctif, tout ça pour enfin arriver à un point véritablement intéressant du monde, c’est à dire là où vous envoient les quêtes “principales”.
Le système de combat en assez classique dans l’ensemble, avec un verrouillage des ennemis (uniquement disponible grâce au bouclier cependant) ainsi que des esquives. Mention spéciale au pistolet cependant, qui offre une certaine diversité, même s’il vaut mieux utiliser un clavier et une souris pour viser, la manette étant simplement horrible pour le tir.
Pourtant, Eternal Edge+ comporte pas mal de bonnes idées sur papier, avec un système assez axé RPG où votre personnage gagne en expérience et en niveau en combattant, une approche plus “Dungeon Crawler” qui donne presque un aspect arcade au jeu lors des donjons et surtout ce système d’artéfacts qui offrent de nouvelles capacités ou au moins de nouveaux moyens d’avancer dans des endroits auparavant inaccessibles.
Mais tout ça se retrouve écrasé sous un grand sentiment de “pas fini”, et je ne vois pas d’autre moyen de le dire. En diversifiant les monstres, en ajoutant des PNJs ou au moins des dialogues et suites de quêtes qui permettraient d’en apprendre plus sur l’univers du jeu, Eternal Edge+ aurait de quoi captiver ses joueurs et les pousser à vouloir avancer et découvrir ce monde, mais dans l’état actuel, je ne peux pas dire que ce prologue m’ait donné envie de voir la suite du jeu.
C’est d’ailleurs le plus triste là dedans, car en soit, la cinématique d’introduction m’avait captivé par toutes ces petites choses qu’elle met en place sans trop en dire. Ce royaume lointain d’où vient Cross, cette relation plus forte que le temps et la distance entre lui et sa femme, cette race d’éternels à laquelle ils appartiennent,... Tant de points à développer, mais qui semblent disparaître dès les premières minutes de jeu.
Alors certes il existe une sorte de prequel à ce jeu, Eternal Edge pour les intéressés. Je ne peux que théoriser que les réponses à mes questions s’y trouvent peut-être puisque je n’y ai pas joué, mais ce n’est à mes yeux pas une excuse pour ce manque cruel de scénario.
En conclusion, je ne peux pas dire que le prologue d’Eternal Edge offre grand chose à se mettre sous la dent, surtout pour les amoureux d’une histoire bien fournie plus que d’un gameplay diversifié. Avis tout de même à ceux qui voudraient tenter leur chance avec le jeu complet qui pourrait régler tous ces points que j’ai cité plus haut.