The Great War : Western Front - Test sur PC Steam

Retrouvez notre vidéo de gameplay par ici : https://www.youtube.com/watch?v=bLFmMNII5S4

Les jeux de stratégie traitent majoritairement de la seconde guerre mondiale, dans une moindre mesure les autres périodes ont toutes été explorées, mais c’est la période de la première guerre mondiale qui est la moins bien traitée. Cette injustice est corrigée dans "The Great War : Western Front" par les vétérans du RTS "Petroglyph Games".

C’est parce que cette guerre de tranchée ne se prêtait pas à créer des gameplays rapides et héroïques qu’il a longtemps été difficile de réaliser des projets avec ces limitations.

Vous prenez en charge l’un des deux camps et essayez de gagner la guerre. Vous pouvez le faire en capturant le quartier général de l’adversaire, Paris ou Kreuznach. Mais comme dans la réalité, c’est loin d’être évident. Cette guerre était une guerre d’usure et c’est ainsi qu’elle apparaît dans le jeu. Les deux camps ont un score de Volonté Nationale, qui représente le moral de la population. L’objectif le plus réalisable est de réduire ce score à zéro avec l’autre partie, après quoi la capitulation suit. La façon la plus courante de le faire sera d’infliger des pertes à l’ennemi, encore plus que la capture occasionnelle de territoire. Vous voulez naturellement garder votre propre score aussi élevé que possible en évitant les pertes. En raison de la façon de faire la guerre, cependant, une bataille se termine souvent par une défaite des deux côtés. Il ne s’agit alors que de ne pas perdre plus que l’adversaire.

Vous devez également tenir compte de vos fournitures et de votre budget. Ceux-ci servent à renforcer vos propres zones avec, par exemple, des hôpitaux et des lieux de stockage supplémentaires. Vous les utilisez également pour reconstituer vos troupes perdues. Ce qui est très atypique dans le jeu, c’est que même si vous perdez, vos troupes seront toujours reconstituées automatiquement tant qu’il vous reste suffisamment de budget. De nouvelles unités, sous forme de divisions, sont parfois acquises par un événement historique ou en faisant certaines recherches. Mais produire simplement des unités supplémentaires n’est pas une option. Une manière intéressante par rapport à d’autres jeux, mais cela montre aussi comment cette guerre a amené toute une génération de civils au front pour ce qui semblait être une bataille sans fin.

Une fois qu’une attaque est exécutée à partir de l’aperçu stratégique au tour par tour, le jeu passe à son aspect en temps réel. Chaque territoire a son propre champ de bataille, qui est toujours divisé en une zone pour chaque camp avec un no man’s land entre les deux. Avant le début de la bataille, équipez votre zone de tranchées, de troupes, d’artillerie et d’autres défenses. Un choix intelligent ici est que les tranchées qui sont construites seront également préservées lors des batailles ultérieures dans cette zone. Cela rapproche le jeu de la réalité. Dans les premières batailles, les deux armées devront se contenter d’une poignée de douves simples, mais parce que vous pouvez améliorer les tranchées, après un certain temps, une zone très disputée aura tout un complexe de tranchées fortifiées, à différents niveaux et avec des itinéraires rapides. entre les différentes couches de défense.

Une fois la bataille commencée, le but est de capturer les points de contrôle de l’ennemi avec vos hommes. Les deux camps peuvent le faire, mais comme dans la pratique, les batailles se déroulent principalement lorsqu’il y a une supériorité numérique de l’attaquant, cela implique généralement qu’un camp veuille simplement se défendre autant que possible contre les troupes attaquantes. Le premier réflexe de la plupart des joueurs de RTS sera de chercher le point faible de l’adversaire lors de l’attaque, et de pouvoir prendre position ici rapidement et sans trop de pertes. Vous arrivez rapidement à la conclusion que ce n’est pas vraiment une option dans cette guerre. Les petites attaques ciblées n’iront nulle part car vos troupes ne s’approcheront pas encore des lignes ennemies. La seule façon de progresser est de lancer des attaques massives, sachant que vous perdrez une bonne partie de vos troupes avant même d’avoir une chance de prendre le contrôle d’un fossé. Des unités entières fondent sous le feu ennemi, seulement pour permettre à l’unité derrière elles d’avancer de quelques pieds. Même une victoire signifie que vous perdrez bientôt des milliers de soldats. La futilité de ce genre de bataille est bien représentée dans le gameplay du jeu de cette manière. Là où vous vous êtes peut-être déjà demandé pourquoi le commandement de l’armée avait mené de telles attaques apparemment sans espoir à l’époque, en tant que joueur, vous voyez maintenant que c’était tout simplement le seul moyen de chasser l’ennemi.

Au fur et à mesure que la guerre progresse, de nouveaux développements sont publiés. Des chars primitifs, une meilleure artillerie et une force aérienne vous offrent plus d’options en tant que joueur, afin que vous puissiez mieux soutenir votre infanterie. Ce qui différencie le jeu de beaucoup d’autres jeux, c’est que vous obtenez lentement les nouvelles technologies et que vous devrez donc faire des choix, alors que toute cette technologie de l’histoire était disponible à la fin de la guerre. Il vous faudra donc jouer plusieurs fois au jeu si vous voulez avoir tout testé. D’une part c’est dommage, d’autre part on comprend que cela accentue encore plus l’impact des nouvelles armes. Par exemple, dans notre campagne en tant qu’alliés, nous nous étions principalement concentrés sur l’aviation et une meilleure logistique, et nous avons remarqué que grâce à cet avantage, nous pouvions gagner un certain nombre de batailles beaucoup plus facilement car les puissances centrales n’étaient pas si avancées dans ce domaine. Au bout de quelques années cependant, nous avons été confrontés à des chars ennemis, dans lesquels nous ne nous étions pas investis, qui ont fait des ravages dans notre infanterie. D’une part, un peu frustrant parce que vous ne pouvez pas vraiment offrir de réponse à cela autre que de sacrifier d’innombrables soldats pour éliminer le char.

Ce jeu fait beaucoup de bien en termes de représentation de la Première Guerre mondiale. Cependant, il échoue dans d’autres domaines. Un point délicat est la faible difficulté du jeu. L’IA est parfois très passive, ou envoie de petits groupes de soldats à une mort complètement inutile. De plus, au début d’une bataille, l’IA choisira quelle partie de votre front elle pense avoir la défense la plus faible, et continuera à se concentrer sur cela tout au long de la bataille. Une fois que vous avez remarqué où cela se trouve, vous pouvez quitter le reste de vos lignes car un ennemi ne s’y présentera plus jamais. Une tactique logique devient donc de laisser une partie apparemment faible dans votre défense, où vous concentrez alors toutes vos troupes juste après le départ. Parfois, il était même possible de positionner de nombreuses unités sur le champ de bataille de manière à pouvoir tirer sur l’ennemi qui se précipitait parce qu’elles étaient tellement concentrées sur un seul endroit qu’elles continuaient obstinément à suivre la même route. Il semble donc qu’il y ait encore du travail à faire ici, le même souci est présente au niveau stratégique avec des attaques illogiques.

De manière générale, l’aspect technique du jeu n’est pas vraiment impressionnant. Les batailles ont graphiquement plusieurs générations de retard et pour charger ces graphismes sur une carte limitée, il faut attendre longtemps. Il est également dommage que, bien que l’horreur de la guerre soit pas bien présentée, les soldats tombés au combat disparaissent au bout de quelques secondes. Il est compréhensible qu’il ne soit pas facile en termes de ressources et de gameplay de laisser dix mille soldats morts, mais désormais les conséquences d’une attaque lourde sont immédiatement effacées. Par contre, en dehors des tranchées, l’environnement a aussi une certaine permanence. Au début de la guerre, il y a encore des forêts et des points de contrôle sont souvent situés autour de quelques maisons ou autres bâtiments remarquables. Mais plus tard, il ne reste ici et là qu’un arbre noirci et quelques ruines.

The Great War : Western Front, est un jeu unique ne serait-ce que parce qu’il est probablement la meilleure représentation de la Première Guerre mondiale. Petroglyph a réussi à faire un jeu de ce que beaucoup considéreraient comme une façon tout à fait ennuyeuse de faire la guerre. Un travail devra être fait pour équilibrer la difficulté, mais nous pouvons voir que cela est utile compte tenu de l’expérience de ce studio. Techniquement, les choses tournent mal ici et là, mais nous voyons toujours ce jeu comme un bon début pour une série de jeux qui, avec un peu plus de budget et de temps, méritent certainement une place sur votre étagère numérique.