"Harold" est le premier jeu développé par le studio indépendant "Moon Spider Studio" basé à en Floride. Son fondateur français, Loris Malek a notamment travailé comme Game Designer sur "Alone in the Dark" (1998) par Eden Games. Pour "Moon Spider", malgré une équipe modeste d’une dizaine de personnes, ce projet est très ambitieux, en terme de direction artistique et de réalisation, dans l’optique de réaliser un jeu pour les joueurs confirmés.
Gameplay :
Comment décrire un titre aussi original qu’"Harold"... Plus les minutes de jeu s’écoulent, plus on ressent la richesse d’un platformer/racer intense enrichit des obstacles/cascades à la "Takeshi’s Castle" (émission japonaise bien meilleure qu’"Intervilles") et sublimé par des animations des personnages et décors multiplans à la hauteur de ceux des studios Disney et Ghibli. Un concept très difficile à expliquer, à forcément jouer pour comprendre, une description trop courte serait aussi limitante que de dire qu’un "Mario Kart" serait un "jeu de course". Ce jeu déborde d’humour absurde pour faire subir aux héros une panoplie incroyable de pires misères imaginables. Harold est déjà un jeu poilant ce qui ne gâche rien.
Votre héros Harold, porte bien son nom. Il pourrait être membre des clubs d’échecs et d’informatique du lycée. Sa panoplie grosses lunettes / cuisses de mouche est au comparable au style d’un Scritch de "Sauvé par le gong". Il participe à une course à demi-fond bourrée d’embûches mortelles sur 12 circuits de diverses zones climatiques : désert, jungle, neige/glace, jour, nuit, etc... Mais ces épreuves ne sont pas ordinaires, car chaque coureur est protégé par un étudiant au diplôme d’ange gardien. Ces petits anges manipuleront les pièges et l’environnement pour favoriser leur coureur et faire chuter celui des autres.
Si Harold court par lui-même, vous le ferez sauter, lui donnerez un coup d’accélération en lui donnant brûlant le postérieur à l’aide d’un éclair divin. Si bien déplacer les plateformes est vital pour Harold, il sera aussi très utile de faire tomber les adversaires en perturbant leur course en bougeant les plateformes par surprise, si votre sale coup réussit vous êtes récompensé par une augmentation de vos capacités d’accélération par les éclairs de divins. Plus vous serez vicieux avec les autres plus vous pourrez aller vite et terminer devant. Il vous faudra aussi choisir le meilleur chemin car il peut y en avoir plusieurs par courses sans compter LE passage secret, astuce ultime pour tutoyer les meilleurs temps.
La maniabilité est également une surprise, car au stade de pré-production le jeu était pensé pour le tactile de la Nintendo DS, mais cela aurait nécessité de faire un jeu facile, car finalement le tactile n’est pas l’idéal pour réaliser des opérations complexe et rapides comme les rotations, les glissements, etc... En passant sur PC, il est possible avec une simple manette de faire sauter Harold, utiliser son boost et de réaliser toutes les manipulations des mécanismes avec les doigts prépositionnés sur les boutons. Avec un stylet, il faut d’abord le déplacer sur l’écran tactile avant de réaliser l’action ce qui implique une perte de temps, sans compter l’impossibilité de faire plusieurs actions simultanément avec un stylet.
Le contenu du level design est riche : Harold devra affronter les autres coureurs, des murs, des plateformes à déplacer, des trous de boue, de neige, des crocodiles, des orcs, le glace, l’eau.
Dans "Harold" il est possible, avec un peu d’entraînement, de finir et troisième à chaque course et de finir leu jeu. Par contre, pour atteindre les premières places et faire de beaux scores pour bien figurer dans les classements, ce sera une autre affaire. Harold devra souffrir les pires tortures sur des dizaines de tentatives pour vous offrir un temps d’idéal. Les fans des jeux die & retry seront comblés.
Graphismes :
La direction artistique est simplement somptueuse. Le soin apporté à l’animation des personnages en 2D est incroyable pour un studio de cette taille. Mais il n’y a pas de mystère car d’anciens artistes de Disney ont participé à ce projet. Un véritable hommage à l’animation traditionnelle de haut niveau encore portée par le studio Ghibli et depuis longtemps abandonné par le studio Disney. Les décors ne sont pas en reste avec six environnement parfaitement modélisés par une subtil équilibre entre 2D et 3D, proposant des profondeurs de champ immenses grâce à une multitude de plans superposés générant une perspective de vue bien particulière aux films d’animation. Bref Harold est un jeu qui se regarde autant qu’il se joue. Les plus anciens d’entre nous auront l’impression de retrouver certains aspects visuels du mythique "Dragon’s Lair" le jeu-vidéo-dessin-animé culte.
Des cut-scenes habillent entièrement le jeu entre chaque étape. L’animation y est plus économe en terme de fluidité, mais reste très propre et imaginative pour articuler le scénario de l’affrontement des anges par coureur interposé.
Musiques et Sons :
Les effets sonores et musicaux ont aussi bénéficié d’un soin tout particulier. Un chœur gospel de 30 personnes a même participé à la bande originale. Le résultat est un déchainement sonore non-stop de gospel entraînant et de bruitages fendarts. Retrouvez une petite quinzaine de minutes d’extraits des musiques d’Harold par le compositeur Olivier Deriviere : https://www.youtube.com/watch?v=4FIxMzaG6Sk
Bilan :
"Harold" a une réduction de 25% sur Steam durant sa phase de lancement à 15€. La durée de vie annoncée est d’une petite dizaine d’heure, mais vu la difficulté du titre et les possibilités de scoring, il faudra bien une vingtaine d’heure aux plus compétiteurs d’entre nous pour obtenir des temps satisfaisants. On aimerait vraiment que les grands studios se mettent à ce niveau d’exigence et de qualité.
Note : 17/20
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