Monochroma est un jeu de plate-formes mêlant réflexion et sorti en ligne le 28 mai 2014. Développé par Nowhere Studios, le jeu étonne par son style graphique, très inspiré du formidable Limbo, mais déçoit par sa prise en main entachée de nombreux petits défauts.
Le noir et blanc (ou presque), style graphique imparable
Après avoir cliqué sur « Jouer », Monochroma nous emmène dans un univers mi-apocalyptique, mi-années 50 au fin fond du village ouvrier n’ayant rien d’attirant. Contrôlant un jeune garçon en noir et blanc (même si la couleur prédominante reste une nuance de gris comblant le paysage), seul son écharpe ressort. En effet, la seule couleur « chaude » existante est l’ensemble des apparitions de la couleur rouge : Une écharpe, un interrupteur, des tracteurs, le « M » de Monochroma sur les panneaux d’affichage délabrés... Le style graphique, très proche de Limbo, est véritablement le point fort du jeu.
Le cadre spatio-temporel est des plus étranges. La succession de paysages grisonnants à l’instar de la campagne, puis de la zone industrielle tout en passant par des zones commerciales n’est pas très rassurant dans le scénario, mais est un joli coup de poker dans l’art graphique du huitième art.
Ingéniosité et lien familial pour un gameplay à potentiel
Dès l’introduction campagnarde, le joueur est lancé dans ce qui s’annonce comme un jeu de puzzle et de réflexions intense. Retrouvant son petit-frère blessé après une chute du haut d’un toit, le protagoniste devra ramener son cadet pour le soigner. Cependant, il faudra éviter les différents obstacles, résoudre les énigmes et les casse-têtes pour espérer guérir.
Avec un scénario simpliste mais convaincant, Monochroma ne compte pas sur cette partie du jeu pour satisfaire. Le petit frère devient un véritable handicap puisque, lorsque vous le portez, vos sauts sont moins élevés et la possibilité d’action est infime. De plus, il ne sera possible de poser le garçon que dans des zones illuminées. Il faudra alors trouver la solution pour franchir les obstacles : allumer des interrupteurs, bouger des objets, échapper à des ennemis (dont un homme qui insère les enfants attrapés dans des gros tubes transparents avec du liquide amniotique pour conserver les cadavres, très charmant).
Des lacunes et une intensité d’action faiblarde
Malgré les grands points positifs à l’image des graphismes et d’une bande-son jazzy légère mais subtile, Monochroma prêche néanmoins au niveau technique. Imprécision, latence et agacement sont au rendez-vous d’un titre qui avait pourtant tout pour plaire.
Tout d’abord, il y a une imprécision monstre qui influe sur le gameplay. Des sauts irréguliers alors qu’aucun facteur ne joue, des mouvements remplis de petits défauts (le personnage avance plus que l’on ne lui a dit), une reconnaissance des touches parfois difficiles (sauter en avant, c’est appuyer sur la flèche du haut et la flèche de droite en même temps. Malheureusement, la flèche de droite est parfois la seule qui est détectée), autant de problèmes comme ceux-ci qui influent sur la médiocrité technique du jeu, à défaut d’un développement artistique exemplaire.
De plus, le jeu a tendance à être en latence constante, les actions sont molles. Le manque de réactivité invite l’ennui à jouer rapidement avec nous.
Note : 12/20
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