Après un PES 2008 décevant, un 2009 quelconque, un 2010 consternant, un 2011 encourageant, des 2012 et 2013 inconséquents, un 2014 renaissant, voici un PES 2015 convaincant.
Il aura donc fallu 8 épisodes pour que la série retrouve à nouveau son standing de meilleure simulation de football sur consoles « post PS2 ». Pour ce faire, Konami s’est tout simplement basé sur l’épisode précédent, PES 2014 qui, par l’apport de son nouveau moteur graphique, le FOX ENGINE, posait déjà les bases de ce qu’allait être cette itération 2015. Eh oui ! PES 2015 est en fait un PES 2014 amélioré, expurgé de ces principaux défauts. Et juste cela suffit, à transfigurer le jeu.
Les joueurs ne sont plus aussi lourds qu’avant, cette lourdeur est toujours présente certes (marque de fabrique de la série) mais cette fois-ci, elle est parfaitement dosée. Les accélérations se font ainsi plus tranchées, les protagonistes du ballon sont plus vifs, et le rythme général s’en ressent grandement amélioré ! Tout parait plus naturel, plus fluide, bref plus « tout ». Ce PES à l’air shooté aux amphétamines vidéoludiques et dieu sait s’il en avait bien besoin ! Le soft réussit même le tour de force de conserver de surcroît son essence, à savoir un jeu d’anticipation amenant à la construction de vos actions. Si vous croyez profiter de cette vigueur retrouvée pour vous faufiler tout seul avec le ballon en dribblant tout le monde alors vous faites fausse route. Pour marquer, vous devrez principalement construire votre jeu à votre guise. Le résultat en un mot ? GRATIFIANT.
D’autant plus que l’intelligence artificielle de vos coéquipiers, notamment des attaquants, a été entièrement revue. Maintenant, les Ronaldo et autres Klose n’hésitent plus à faire des appels dès qu’ils en ont l’occasion, dynamisant par la même occasion tout le jeu d’attaque (peut- être un peu trop d’ailleurs ?)
Mais le point crucial de ce PES c’est que, pour la première fois depuis bien 7, 8 ans, nous avons enfin des lignes d’équipes qui se tiennent et qui ne se désagrègent pas à la moindre action un peu trop véloce de l’équipe adverse. Qu’il était pénible avant, de voir tout son bloc-équipe fondre comme neige au soleil, avec des joueurs se retrouvant parfois à 8 dans une même zone de touche, laissant un boulevard aux attaquants adverses. Ceci est enfin terminé dans PES 2015 et ouf ! C’était déjà le cas sur le 2014 mais cette fois-ci, confirmation est faite. LE détail qui fait la différence !
Autre point positif, la physique de balle, exceptionnelle de réalisme répond toujours présente. Quelle bonheur d’admirer cette balle rebondir et se dandiner sous le rythme des frappes intérieurs, extérieurs et autres de nos footballeurs favoris. Ah ! Qu’ il en faut peu pour faire le bonheur d’un homme !
La défense quant à elle, peut paraître dure à manier de prime abord et nécessite un peu d’entrainement avant d’être maitrisée mais là aussi, force est de constater qu’elle est aux ordres dans les mains d’un bon joueur. Les tacles glissés ont aussi été corrigés et apparaissent bien moins abusés que dans le 2014 où elles couvraient 5 bons mètres de terrain, déchirant tout sur leur passage. (bon, j’exagère mais certains comprendront). Les gardiens, eux sont encore un mystère insoluble. Si un effort a été fait depuis le 2014, il faut avouer que nous sommes parfois déconcertés devant leurs attitudes. Parfois, ils vous sortiront des parades exceptionnelles pour ensuite, l’occasion d’après faire l’épouvantail devant une balle anodine à capter. Un problème récurrent pour Konami.
Les graphismes sont très jolis. Certes, d’aucuns se plaindront d’un aliasing un peu trop prononcé d’ici de là (même sur PS4, ONE) mais honnêtement, rien de grave à signaler sous le cocotier. Le tout est beau et cohérent. A noter que le gameplay du jeu est le même sur tous les supports. Que vous jouiez sur PS4 ou 360, le jeu sera exactement le même au niveau de ses mécanismes. Bien entendu, les versions PS4 et ONE sont plus jolies dans le détail que les versions PS3, 360 et PC. Cela est donc logique mais pas non plus flagrant. Par contre, toujours concernant les next gen, carton rouge à Konami qui n’a pas cru bon de permettre aux joueurs de modifier les maillots et logos non-licenciés via le mode importation d’images ou encore le mode « Pixel Edit » En clair, si vous êtes sur Next-Gen, oubliez les patchs, vous ne pourrez pas en faire. Un comble quand on sait que sur PS3, 360 et PC, cela est bel et bien possible … On dit que sur PS4 et ONE, l’importation d’images n’est pas (encore) effective. Très bien mais dans ce cas, quid de la disparition du mode « Pixel Edit » qui permettait de contourner le problème ? Konami nous doit bien quelques explications sur ce point ci.
La bande sonore elle, divisera. Pour les musiques, la locution latine « gustibus et coloribus non est disputandum » suffira. (Des gouts et des couleurs, on ne dispute pas ) Par contre, les commentaires ne sont plus possibles. C’est bien simple, ce sont les mêmes depuis 3 ans maintenant. Même duo, mêmes phrases, même médiocrité... C’est dommage quand on voit en plus que l’ambiance sonore des stades a été grandement amélioré. Notez qu’il est possible d’importer soi-même ses propres chants. Un bon point à prendre.
Concernant, les licences et le contenu général, sachez que PES 2015 fait des efforts et nous propose pour la première fois les secondes divisions des principaux championnats européens à savoir : anglaise, italienne française, et espagnole. Si les deux premières ne sont pas licenciées, les deux dernières elles, le sont pleinement. Notons aussi l’apparition de la Copa Sudamericana et de la Recopa Sudamericana, équivalentes respectives de l’Europa League et de la Super Cup pour l’Amérique du Sud. Le reste du contenu est absolument le même que celui des années précédentes : on retrouve donc entre autres la prestigieuse Ligue des Champions et son alter ego asiatique ou encore la récurrente Konami Cup. Bref, les habitués de la série ne seront pas dépaysés à ce niveau-là.
Dernier point : petite déception (voir grande ?) concernant le créateur annoncé de stades qui se révèle être un simple « éditeur » de stades. La nuance est cruelle car malheureusement, celle-ci ne vous permet pas de créer un stade de A à Z mais simplement d’en modifier un déjà existant en y changeant la pelouse ou la couleur des filets… Frustrant quand on sait qu’il y’a entre 15 et 20 enceintes à tout casser dans le jeu… Bref.
LES PLUS Un gameplay boosté et une vigueur retrouvée qu’on avait pas vus depuis PES 6 ! Une simulation pure et dure avec plusieurs niveaux d’assistance Cette lourdeur typique de la série encourageant une construction jouissive Les licences de compétitions. Le mode « modifier » » complet sur PS3, 360 et PC… L’interface, retravaillée et intuitive Plutôt jolie dans son ensemble Le plaisir du jeu Offline L’interface, classieuse
LES MOINS Les temps de chargements, longs. Le online, pas terrible et parfois arcade Les gardiens cahin-caha Le mode « modifier », ridicule sur PS4 et ONE Les appels, qui passent un peu trop Les commentaires agaçants.
Que dire dans cette conclusion ? Vous voulez savoir si le roi est de retour avec cet opus 2015 ? La réponse est clairement oui. Fluide, réactif, jouissif et grisant dans sa construction de jeu proposée, PES 2015 est convaincant, pleinement. Reste quelques petits défauts à corriger mais l’avenir de la série semble enfin s’éclaircir après 7 ans d’une chute vertigineuse dans les méandres de l’arcade vidéo-footballistique. Konami revient de loin, très loin. A eux de confirmer pour le futur. La balle est dans leur camp désormais.
La Note :
17/20 sur PS3, ONE et PC
16/20 sur PS4 et ONE