Comme souvent dans l’industrie du jeu vidéo, lorsqu’un jeu cartonne, les clones ne tardent pas à pointer le bout de leur nez. Puzzle Agent 2 fait partie de ces jeux issus de la vague initiée par le professeur Layton. Mais pour le coup, c’est un studio expérimenté qui s’y colle en la présence de TellTale, habitué aux jeux d’aventures à l’humour acéré (Monkey Island, Sam & Max…). Doit-on y voir un sceau de qualité ?
Agent Tethers au rapport
L’agent Tethers n’est pas un agent comme les autres. Il n’est ni du FBI, ni de la CIA... non, lui son truc c’est d’être un Puzzle Agent. Son rôle consiste à résoudre des puzzles et énigmes de toute sorte. Après ses premières aventures qui l’ont conduites jusqu’à la ville de Scoggins dans le Minesota, voici notre héros de retour…. A Scoggins dans le Minesota. Non, vous ne rêvez pas, ce second opus se déroule bien au même endroit que son prédécesseur, ce qui aura pour mérite de permettre beaucoup de références au passé, comme les événements de la fabrique de gomme par exemple. Évidemment, on y perd en dépaysement ; décors comme personnages ayant un air de déjà-vu. Comme pour Puzzle Agent premier du nom, il sera donc question d’un jeu d’aventure mâtiné d’énigmes. Contrairement au professeur Layton, l’équipe de Telltale a choisi de privilégier la qualité à la quantité. Contrairement à son homologue, Puzzle Agent est bien plus logique dans ses énigmes, et tente autant que possible de les intégrer à l’histoire. Bien sur, on n’échappe pas au sempiternel habitant qui d’un coup vous soumet un problème, mais cela reste sporadique.
Bonne nouvelle certes, mais pas vraiment étonnante vu le passif du studio en jeux d’aventure. Les aventures de Tethers misent sur une histoire efficace, bien que totalement absurde. On y retrouve clairement la patte Telltale, avec des personnages psychotiques et hauts en couleurs. Les dialogues seront souvent l’occasion de bonnes tranches de rire, si toutefois vous arrivez à en saisir le sens. On touche ici du doigt le principal défaut du jeu : l’absence totale de traduction. Les anglophones apprécieront - d’autant que pour une fois les doublages sont excellents - mais les autres risquent de rapidement déchanter. L’anglais utilisé dans le jeu est loin d’être évident, et laissera plus d’un joueur sur le carreau, surtout lorsqu’il s’agira de comprendre le sens de l’énigme. D’un certain côté voila qui rallonge une durée de vie peu glorieuse. En effet, le titre ne propose en tout et pour tout qu’une trentaine de puzzles à résoudre. Les phases de dialogues, très linéaires ne seront pas non plus là pour vous bloquer, et progresser dans l’aventure se fait le plus simplement du monde en scannant l’écran pour trouver où cliquer pour avancer (et accessoirement pour dénicher de précieux chewing-gums indices). Pas d’inventaire à gérer non plus, l’exploration est donc très limitée.
Autre problème inhérent au jeu : la gestion de la difficulté. En effet, la grande majorité des problèmes que vous aurez à résoudre sera d’une simplicité enfantine. Mais au milieu de cette masse de type cahier de vacances se cachent quelques énigmes complètement tordues qui nécessiteront presque à coup sur l’utilisation d’un maximum d’indices. A ce sujet, il est désolant de constater que lorsque vous séchez, les premiers indices utilisés sont rarement utiles, et que le seul qui le sera vraiment vous donnera pratiquement la solution. Si à première vue, le jeu ne semble qu’une pâle copie du professeur Layton, Puzzle Agent 2 propose pourtant une ambiance bien à lui qui, bien que rudimentaire, lui apporte un charme certain. En effet, le design général du jeu est l’œuvre de Graham Annable, dessinateur de bandes dessinées. Le style pastel des décors et le dessin à la hache des personnages (qui de plus se déplacent avec une animation que ne renierait pas South Park) apportent un cachet particulier à l’ensemble. La mise en scène, ainsi que la bande sonore très discrète apportent une ambiance style Twin Peaks à l’œuvre. Vous serez ainsi tiraillés constamment entre le rire et le malaise.
Conclusion
S’il demeure intéressant, Puzzle Agent 2 n’a clairement pas l’aura de son maître spirituel. La faute principalement à une durée de vie bien trop faible pour vous tenir en haleine. Ceci dit, les aventures de Tethers sont de qualité, et si vous n’êtes pas allergiques aux jeux pop-corn, Puzzle Agent 2 pourra vous convenir. Sachez tout de même qu’il sera vital de maîtriser un minimum la langue de Shakespeare, sans quoi vous passerez totalement à côté du jeu.
Points forts :
Un style graphique original
La patte « débile » de Telltale
Une alternative correcte au professeur Layton
Points faibles :
peu d’énigmes
difficulté mal dosée
anglais intégral
Note globale : 13
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