L’automne, la saison des plus grands FPS. En quelques semaines des millions de blockbusters vont s’écouler sur des jeux très semblables dans leur facilité, scriptés de A à Z, avec des personnages presque immortels. Red Orchestra 2 se situe à la marge du genre, avec un réalisme exigeant et un concept de jeu difficile d’accès, correspondant à un marché de joueurs très restreint.
Gameplay
Le studio Tripwire Interactive remet le couvert avec cette suite de "Red Orchestra : Ostfront 41-45" sorti en 2006. "Heroes of Stalingrad" vous propose un FPS différent, avec lequel il faudra se battre avant de bien le contrôler (des dizaines de touches à maitriser) et d’y être à l’aise. Car ce jeu est difficile : une simple balle peut vous tuer, mais une blessure impossible à soigner vous fera vous vider de votre sang très rapidement. Autant dire que qu’on est loin des jeux où le personnage est virtuellement invincible car même criblé de balles, il se soignera automatiquement en se mettant à couvert.
Les armes sont également un chalenge. Elles ont chacune des comportements bien différents (recul, stabilité) et chaque type de balle aura des réactions spécifiques. Sans compter que la gravité est utilisée dans le jeu pour faire que vos tirs de loin nécessitent une visée bien compensée vers le haut. N’espérez pas faire des cartons en courant comme dans les autres jeux, car la meilleure précision (et le meilleur zoom) s’obtient en s’immobilisant et en retenant la respiration du personnage avec la touche shift. Votre joueur perd d’ailleurs de sa concentration et de son efficacité au tir si il est sous le feu ennemi ou proche d’un tir d’artillerie. Le système de couverture est vraiment indispensable pour ne pas crever au bout d’une minute, car une progression à découvert trop longue et sans tir de couverture des camarades est tout simplement suicidaire.
Toute l’originalité du titre repose sur la tactique, à l’opposé des jeux les plus populaires où il suffit de foncer dans le tas pour réussir. Red Orchestra 2 fonctionne autour de la classe du personnage du commandant et du chef d’escouade, ils donnent les ordres, lancent des fumigènes pour protéger votre progression et demandent des frappes aériennes. Si le meneur est bon et que ses coéquipiers obéissent l’avantage sera certain sur le champ de bataille. Les autres classes de personnages : sniper, mitrailleur, assault, opérateur de char, si elles sont bien coordonnées pourront faire des merveilles. Le mode solo (qui est surtout un grand tutoriel pour le multi) vous place au sein d’une équipe de bots qui devra conquérir une map en prenant des objectifs dans un certain ordre. Mais c’est avec le multijoueur jusqu’à 64 participants que le jeu prend tout son sens. RO2 est fait pour le jeu en ligne avant tout.
Graphismes
Vous retrouverez avec bonheur l’Unreal Engine 3 (apparu avec Gears of War en 2006), fidèle au poste il vous donnera un jeu d’un bon niveau graphique avec d’intéressants effets de lumière, faisant oublier les quelques bugs de collisions encore présents. Il vous faudra par contre une machine puissante pour faire tourner RO2 en ultra.
Sons et Musiques
C’est une partie capitale du titre, car les bruits de tirs, d’explosions, de vos coéquipiers criant avec leurs accents et vos adversaires parlant dans leur langue natale (allemand ou russe) permet de parachever une ambiance déjà si profonde. La musique vous offrira parfois même des chants russes !
Bilan
"Red Orchestra 2 : Heroes of Stalingrad" s’impose dans le genre du FPS pour joueurs exigeants. Du réalisme, de la difficulté, du sang et des larmes. À des années-lumières des blockbusters d’en face, trop faciles et trop guidés, le titre de Tripwire Interactive ne se compromet pas, reste fidèle à son style demandant au joueur un vrai investissement en temps et en volonté. Même si d’un point de vue technique le jeu ne rivalise pas avec le calibre et la finition des gros concurrents, l’immersion totale du jeu efface tout ses défauts et fait de lui un jeu remarquable chez les connaisseurs.
Note : 14/20