Chaque studio de développement a ses propres qualités pour pouvoir développer tel ou tel type de jeu. Parfois c’est mieux, parfois c’est tout le contraire. C’est ainsi que, plusieurs années après un épisode mitigé intitulé Kult : Heretic Kingdoms, développé à l’époque par 3D People, Game Farm décide de prendre les commandes du développement d’un nouvel opus, intitulé cette fois Shadows : Heretic Kingdoms. Les 10 années qui se sont écoulées entre les deux titres auront-elles étés bénéfiques ? Est-ce que le changement de développeurs sera le tournant de la licence pour se tailler une place de choix chez les joueurs ? Et bien la réponse est… juste en dessous.
De type hack’n’slash, SHK (pour abréger) est donc un rpg orienté action. Le scénario prend place dans des catacombes où vous vous découvrez en Dévoreur, une entité invoquée par un des cinq gardiens du monde des ombres. Ce gardien vous apprend qu’il est le seul restant encore debout, les 4 autres ayant été tués et étant devenus les marionnettes de leur Dévoreur. Votre principale particularité est de pouvoir absorber l’âme déchue d’un héros, pour parcourir le monde des vivants avec son corps. C’est ainsi qu’au bout de quelques couloirs vous arrivez devant trois tombes, celles des héros Jasker, Kalig et Evia. Respectivement chasseur, guerrier et magicienne, cela sera votre choix de classe, avec tous les sorts et attributs qui vont avec. La mission qui vous est ainsi confiée sera de faire le ménage chez les membres de l’ordre et donc éliminer les autres dévoreurs avides de pouvoir.
Vous serez ainsi amené à parcourir un monde assez riche et réussi graphiquement, qui fourmille de détails par-ci par-là. En plus d’être variés, surtout plus loin dans l’aventure, les décors sont également changeants, car le gameplay se base sur un concept intéressant, celui de switcher entre le monde des vivants, avec votre héros, et le monde des ombres, avec le Dévoreur, et ce à n’importe quel moment. Vous vous retrouvez bloqué par un pont détruit dans le monde actuel ? Voyez si le passage est possible avec le Dévoreur, pour vous rendre compte que c’est bien le cas, et ainsi continuer votre périple. En plus, les ennemis et autres PNJ sont présents des 2 côtés. Bien que le principal de notre mission soit suivie dans le monde des vivants, ceci permet de découvrir des quêtes, des portails de téléportation, des ennemis rares, etc… de part et d’autre. Aussi, si le combat devient un peu limite avec votre héros, allez vous réfugier du côté des ombres pour peut-être vous donner la chance d’une issue plus favorable, et vous régénérer, pour reprendre le combat requinqué et au top de votre forme. Car oui, des combats difficiles, il y en aura.
Si l’on parle de héros, c’est clairement qu’il s’agit d’un personnage un peu hors normes. Mais ici, que ce soit la magicienne, le guerrier ou surtout le chasseur, une fois entouré de plusieurs ennemis, les choses se compliquent. Si le nombre de fois que vous mourrez n’apporte aucune pénalité, à part celle de recommencer à la dernière sauvegarde bien sûr, il peut vite devenir frustrant de périr dans les même conditions, encore et encore. Heureusement, 3 difficultés sont possibles. Le niveau « normal » est un niveau très intéressant, qui demande de bien gérer le switch entre les deux mondes parallèles. Le mode « facile » est quant à lui bien prévu pour les joueurs désireux de privilégier l’histoire à l’action, ou aux nouveaux venus n’étant pas vraiment habitués aux hack’n’slash. Le mode « difficile » est par contre bien plus démentiel et s’adresse aux joueurs nettement plus expérimenté. La différence de niveau entre les modes de difficulté est assez importante, mais au final, bien pensé pour pouvoir toucher un panel de joueurs plus important j’ai l’impression. De ceux qui se baladent à ceux qui veulent du challenge, il y a de quoi contenter un large échantillon de gamers.
Mais voilà, si le gameplay est bien pensé avec entre autre cette envie de nous faire jongler entre deux mondes en permanence, un gros point noir est l’obligation de farmer les ennemis et ces objets de décors tels que les vases, coffres en bois et autres, afin de trouver des pièces d’argent, de l’équipement, etc… Certes, il y a une foule de marchands et il est possible de créer ses objets et potions via les outils de fabrication mis à disposition, mais pour cela, il faut acheter les recettes, et obtenir les objets, en récupérant sur un cadavre, plus rare, ou en achetant avec votre argent durement gagné. Un aspect de farm quasi inévitable et bien trop présent qui fait tâche dans le gameplay pourtant agréable.
A côté de cela, l’évolution du personnage se déroule de manière relativement classique. Un arbre de talents propre aux deux protagonistes, comprenant des compétences actives et passives. C’est par là que vous apprenez de nouveaux sorts, que vous les améliorez, et que vous construisez votre personnage dans les branches que vous souhaitez améliorer. Evidemment la qualité de votre équipement jouera un rôle important dans vos différentes résistances notamment. En somme, le tout reste classique et efficace. Chaque ennemi tué et chaque quête accomplie vous rapportent évidemment de l’expérience, partagée entre le Dévoreur et le héros, afin d’évoluer tout le monde en même temps, et c’est tant mieux.
Nous avons donc droit à un bon jeu, doté du très laid défaut de devoir à un moment donné farmer les ennemis et les caches à tout va. En dehors de ça, les environnements sont dépaysant, les musiques vous accompagnent de bien belle manière tout au long de l’aventure, sans forcément être redondantes, et le gameplay est tout bonnement génial, avec les deux mondes à explorer en même temps. La durée de vie d’une dizaine d’heure en ligne droite, passe sans problème au double quand on prend la peine d’explorer le contenu très correct du soft. Proposé à 29,99€ en téléchargement, l’investissement vaut la peine, et puis pourquoi ne pas se faire plaisir de temps en temps hein ?
Note globale : 16/20