Telle une voix d’outre-tombe, Slain vous dit peut-être quelque chose ? En effet ce n’est pas à proprement parler un nouveau venu. Son grand et costaud héros à la longue chevelure blanche avait fait son apparition en mars 2016. Arrivée plus ou moins mitigée puisque que le jeu souffrait de quelques déséquilibrages nuisant fortement à l’ensemble concocté par l’équipe d’Andrew Gilmour.
Alors pourquoi revenir à présent sur ce titre ? Hé bien simplement parce qu’en tenant compte de l’opinion des joueurs, les créateurs de Slain ont eux-mêmes effectué marche arrière et optimisé divers points du jeu, donnant la possibilité à ce dernier de faire son grand "Back from Hell" !
Ici bas, au cœur des enfers, les développeurs de Slain : Back from Hell s’étaient déjà employés pour apporter une dimension esthétique dans une catégorie de "retrogaming" très tendance ces dernières années. Maîtrisant parfaitement leur sujet, en l’occurrence le pixel, utilisant des effets de lumière et des animations en arrière-plan, ils produisaient, et produisent encore, un rendu qui nous met bel et bien face à du "Pixel Art". De visions cauchemardesques à des abominations possédées par des esprits torturés, le jeu présente des graphismes fluides dans lesquels l’action se résume à trancher tout ce qui passe à la portée de Bathoryn, le personnage principal, qui a troqué pour l’occasion son instrument de musique contre une poignée d’armes médiévales destinées à renvoyer à leurs sépultures, sans autre forme de procès, les disciples de Lucifer qui peuplent le chaos ambiant.
Le titre garde toute son âme, contrairement aux différents protagonistes qui hantent les lieux, et le sang coule toujours à flot sur fond de morceaux de Hard Metal bien choisis. Branchés sur une prise "Haute Tension", les solos de guitares électrisent catacombes et autres limbes que notre ami le hardos débarrassera de toute entité démoniaque !
La difficulté est au rendez-vous, mais s’apprivoise plus facilement qu’avant, et le jeu reste toujours aussi précis. La multitude de créatures à occire et les Boss de fin de niveau donnent du fil à retordre mais le choix judicieux des armes pourra vous ouvrir les portes de nouveaux abîmes. Ainsi, damnés et incarnations du mal se présenteront devant le métalleux qui, un glaive ou une hache à la main en guise de purgatoire, rendra son jugement...
"Long et dur est le chemin qui de l’enfer conduit à la lumière" (John Milton, Le Paradis Perdu ; citation présente dans le film Seven, David Fincher, 1995) et il en est tout autant pour aller au bout de l’horreur dans Slain : Back from Hell. Si cette "nouvelle version" se veut moins frustrante que la précédente, avec entre autre des points de sauvegarde mieux placés, elle ne vous épargnera pas et vous pouvez d’ores et déjà compter sur plus d’une dizaine d’heures de balade au milieu de démons décharnés n’ayant pour seul objectif dans leur mort que de vous inviter à les rejoindre.
Avec une telle durée de vie, l’éditeur Digerati Distribution, adepte des prix plus que raisonnables sur l’ensemble de son catalogue, propose ici un jeu au rapport coût/longévité/noirceur difficilement battable qui fera sans nul doute des émules parmi les noctambules amateurs de surnaturel...
Slain : Back from Hell peut sembler répétitif et reste un jeu de plateforme "vintage" qui nous rappelle les bons vieux jeux d’antan relativement simplistes. Mais c’est le lot des titres qui se rangent dans la catégorie du "Pixel Art". Domaine dans lequel il est compliqué d’apporter de la nouveauté et de la fraîcheur tant toutes les ficelles en ont déjà été exploitées depuis fort longtemps, mais les développeurs ont attaché de l’importance à la variété puisque du début à la fin de chaque niveau de nouvelles bêtes à trucider font leurs apparitions pour notre plus grand plaisir. En bref, les amoureux du pixel, les amateurs d’horreur, les fans de Hard Metal ou encore les haïsseurs du Malin trouveront de quoi apaiser leur colère en faisant déferler une pluie de coups plus violents les uns que les autres sur les forces du mal tout en poussant leurs haut-parleurs à fond ! C’est donc un public averti qui s’adonnera à ce jeu puisqu’il faut apprécier le style graphique et "supporter" la profusion d’hémoglobine. Slain : Back from Hell demeure un jeu de plateforme classique, rétro mais est véritablement bien construit, il faut le prendre pour ce qu’il est, et cela valait vraiment la peine de le faire revenir d’entre les morts cette année...
Note 16/20 : "Yeah"