Song of Iron - Test sur PC

Song of Iron : un Beat Them All en trois dimensions.

Beat Them All : jeu d’action, de baston, de combat dont la progression s’effectue de manière horizontale. Type de jeux vidéos bien connu, tant nous avons été abreuvés, depuis des dizaines d’années, par des titres lui appartenant, au point qu’il est devenu difficile, voire impossible d’en renouveler le genre.

Ce n’était d’ailleurs par l’objectif de Joe Winter, du studio Resting Relic, lorsqu’il a décidé de se lancer dans la conception de Song of Iron. Je dis bien "il", car à l’instar de beaucoup d’autres, il s’est attaqué au développement de ce jeu en solo, ce qui en soit est déjà un défi, mais avec un résultat pour le moins convaincant.

Peut-être que le nom de Joe Winter, ou celui qu’il a choisit pour son entité commerciale, Resting Relic, ne sonnent pas à nos oreilles comme des références dans l’univers du jeu vidéo, pourtant le CV du garçon est déjà bien garni et certaines lignes nous situent un peu plus le personnage :
 studio 343i / les opus de la franchise Halo (on aime ou on aime pas Halo, mais c’est quand même un gros morceau)
 Cryptic Studios / NeverWinter (il a fait parler de lui aussi celui-là)
 ...et j’en passe car durant les 14 dernières années il en a vu notre ami Joe

C’est avec ce pédigré pour le moins solide en poche qu’il amorce un virage à 180° et se lance dans le développement de jeux en tant qu’indépendant. Sa première réalisation n’est autre que Song of Iron, le titre testé aujourd’hui.

Song of Iron est un Beat Them All à part entière. Notre héros progresse de façon horizontale, et sur fond de vengeance, devra éliminer tous les ennemis qui se présentent devant lui. Pas de Boss de fin de niveau, mais quelques "bestioles" plutôt coriaces, et qui se pointent de manière inattendue, vont rendre votre périple un peu plus mouvementé.

Dans une sorte de monde "médiéval", où les légendes nordiques prennent toute leur place, c’est armé de haches, boucliers, épées et autres arcs que vous devrez terrasser tous ce qui bouge. Bon il y a aussi la technique de la fuite pour éviter certaines rencontres désagréables, c’est beaucoup moins élégant, certes, mais il n’y a pas de honte à sauver sa peau...

Song of Iron reprend donc, sans aucune fausse note, les fondamentaux du gameplay de ce type de jeu. Les combats ne sont pas spécialement difficiles, et l’histoire est relativement commune à ce que l’on a pu déjà voir dans d’autres réalisations. Alors, me direz-vous, qu’apporte-t-il de plus à nos vies de joueurs invétérés ?

Ben il est beau ! Nul doute que l’expérience et le savoir faire acquis par Joe Winter durant toutes ces années à élaborer de "grands jeux" n’y sont pas étrangers. Non seulement la direction graphique (Joe donc), retranscrit bien les décors, costumes ainsi que l’apparence des différents protagonistes que l’on pourrait imaginer vivre en cet an de grâce, mais elle se permet le luxe de réaliser l’ensemble du jeu dans une 3D du plus bel effet.

Song of Iron est doté d’une profondeur de champ (les photographes vont vite comprendre où je veux en venir) conférant aux ennemis situés à l’arrière ou à l’avant plan la faculté de vous rejoindre pour entamer une "discussion musclée". Ce rendu en trois dimensions, réalisé à l’aide du très bon moteur Unreal Engine (quand on le maîtrise), permet à ce jeu de rendre vivant chaque parcelle de l’image qui défile sous nos yeux. Du feuillage des arbres, à l’écoulement de l’eau, en passant par quelques guignols suicidèrent qui veulent en découdre, tout revêt un caractère réaliste puisque non cantonné au simple plan horizontal que l’on a l’habitude de rencontrer dans ce type de jeu vidéo (personnellement j’ai passé plus de temps à admirer l’effet de la douce brise sur la nature environnante, que de me soucier des andouilles qui venaient en hurlant pour me filer des mandales).

Si, vous l’aurez compris, Song of Iron est sans conteste une réussite graphique, il en découle que le jeu est relativement gourmand. Bourré de 3D, il va biberonner de manière assez significative vos ressources, et même si, à ce sujet, ça n’est pas comparable avec bon nombre de FPS sortis ces dernières années, pour un jeu de ce type, avec un gameplay relativement "simpliste", il va tout de même vous contraindre à posséder une configuration robuste afin de pouvoir y jouer dans de bonnes conditions.

L’ambiance musicale choisie, se veut relativement relaxante, ainsi pas d’excès de stress lorsqu’un grand malabar vous tombe sur le râble. Et les quelques "moments de réflexion" retenus pour complexifier le titre ne se veulent pas indéchiffrable et sont classiques sans pourtant être démodés... on aime toujours bien se poser et réfléchir à la vie une minute ou deux après un combat sanglant et acharné.

Certes, on pourrait regretter une durée de vie relativement courte, paramètre qui n’est pas le plus grand point fort de Song of Iron, mais reste néanmoins dans la moyenne de ses homologues. On serait également enclin à reprocher à Joe Winter de ne pas avoir apporté autant de soin à l’aspect "narratif". Qui, s’il ne nuit pas à l’ensemble, contraste fortement avec la qualité graphique général de son jeu, mais pour autant cela ne constitue qu’une maigre partie de l’ensemble et se fait aisément oublier.

Song of Iron n’avait pas la prétention d’être révolutionnaire, il ne montre simplement que ses plus beaux atours, si toutefois vous avez de quoi le faire tourner convenablement. Et Joe Winter, studio Resting Relic, à démontrer qu’un homme seul motivé pouvait réaliser de très belles choses. Si le jeu n’est pas parfait, le fait qu’il ne soit réalisé que par un seul développeur est à prendre en considération et se révèle être relativement impressionnant. Sans rien apporter de neuf, Song of Iron constitue une très belle œuvre qui peut se permettre de tenir la dragée haute à bon nombre de titres provenant de grands studios aux moyens plus conséquents... on demeure impatient de voir à quoi Joe va s’attaquer pour sa prochaine réalisation.

Note : 16/20