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htoL#NiQ : The Firefly Diary - Test sur PC

mercredi 8 juin 2016, par IndiJ

Sa transcription anglo-saxonne étant déjà beaucoup plus digeste que son nom pour le moins atypique et totalement incompréhensible, le titre original prononcé Hotaru no Nikki (ホタルノニッキ, jp.) peut également se traduire, dans la langue de Molière, par Le journal d’une Luciole.

Ce premier cours de langues étrangères acquis, nous passons à la seconde matière, l’histoire, par un petit retour chronologique sur les faits. The Firefly Diary a vu le jour en 2014 du côté du pays du soleil levant où il a connu un franc succès sur PS Vita, la console de jeux portable de Sony. Rien d’étonnant, au Japon on raffole de ce type de jeu, faut-t-il encore que ce dernier soit de qualité. En 2015, c’est l’Amérique du Nord qui a eu la chance d’y avoir accès. Et un peu plus tard durant cette même année, toujours sur le même support, l’Europe a pu en bénéficier.

Aujourd’hui, grâce à NIS America (Nippon Ichi Software America), nous pouvons enfin nous le procurer sur nos chers ordinateurs via la plateforme de téléchargement de jeux vidéos en ligne : Steam (store.steampowered.com). Oui, depuis plusieurs années l’éditeur américain, NIS, permet aux joueurs du monde entier d’accéder à des titres jusqu’alors gardés jalousement par les japonais sur leur archipel, voire peut-être plus largement en Asie.

L’explication était nécessaire pour vous faire comprendre notre intérêt pour un jeu sorti depuis près de deux ans et ayant déjà fait l’objet de plusieurs tests mais n’arrivant sur PC que le mois dernier. Ce genre de titre n’est pas légion sur nos machines, raison suffisante pour ne pas le laisser filer sans en avoir explorer tous les recoins. Dans leur culture, les nippons octroient une grande place pour les films d’animations et plus généralement les Mangas. The Firefly Diary s’inscrit dans cette catégorie. Entièrement réalisé en 2D, l’ambiance et le design sont des plus convaincants et, pour les amateurs de bandes dessinées nippones, le jeu sera un véritable collector. Si nous n’avons pas encore abordé le sujet, voici l’occasion de le faire. Faire le constat, une fois de plus, que les jeux en 2 dimensions peuvent encore nous offrir de magnifiques résultats à l’heure où la 3D nous assaille de toutes parts.

Les premières minutes de pratique ne laissent aucune place pour le doute, le jeu est très beau avec cette sensation de feuilles de papier superposées, et à première vue destiné à un public assez jeune ou encore aux fans du genre... à première vue. Parce que passé ces quelques moments de quiétude offerts au début, l’affaire se corse. Et alors que l’on pense solder nos écrits par des qualificatifs oscillants entre "mignon" et "adorable", on vient vite à changer de vocabulaire...

The Firefly Diary est un jeu de plateformes / puzzles / réflexion, et colle sans mal à cette description. On se voit confier le destin de la petite Mion, enfant perdue au milieu de paysages désolés, qui sera aidée par deux compagnons lumineux. N’ayant aucun souvenir de son passé, elle suit aveuglément ses deux amis. Une luciole lumineuse, appelée Lumen, apportant à la jeune fille de la clarté, et n’évoluant que dans cette dernière, et la seconde, Umbra, ne pouvant se déplacer que dans les ombres et les parties sombres du mode Shadow que vous pouvez activer quand bon vous semble ou plutôt quand nécessaire... ou encore lorsque vous ne savez vraiment plus quoi faire !

Ainsi Mion suit Lumen qui lui sert de guide, Umbra permettant d’effectuer des actions à distance sur divers objets mais uniquement dans les zones dépourvues de luminosité, même si faible soit-elle. De fait, les ombres jouent un rôle prépondérant tout au long des différents chapitres et se veulent très réalistes. Il suffit pour s’en convaincre de fixer son regard sur l’arrière-plan pour en observer les fluctuations à chaque mouvement de la petite créature scintillante. Au commencement de la partie tout ceci paraît simpliste, d’autant que la petite fille ne se déplace pas très vite, et l’on s’attend à boucler tout ça en un laps de temps très court. Mais attention à ne pas tirer de conclusions trop hâtives ! Cultivant la pure tradition japonaise de l’étrange, dans la veine de réalisateurs tel que Hayao Miyazaki, dont on peut citer, parmi ses œuvres majeures, Princesse Mononoké (もののけ姫, jp.) ou encore Le Voyage de Chihiro (千と千尋の神隠し, jp.), le jeu nous plonge, le 31 décembre 9999, au cœur d’une atmosphère inconfortable, dans laquelle il est difficile de reconstituer toute l’histoire de l’héroïne. Où certaines parties, amenant à penser à des erreurs de programmation, ou au bug de l’an 10000, croisent des apparitions semblant complètement décalées mais toutes voulues et bien orchestrées pour vous déstabiliser. Il vous faudra pourtant faire preuve de cohérence pour démêler le fin mot de l’histoire. L’histoire ! On ne dévoilera rien de plus aujourd’hui, les images illustrant cet article ont d’ailleurs été soigneusement choisies afin de vous en révéler le moins possible et vous laisser tout découvrir. Pour cela vous devrez reconstituer la mémoire de Mion en retrouvant chacun de ses fragments éparpillés dans les différents chapitres. Ces morceaux du passé sont matérialisés par des "feuilles roses" qui, a leur contact, débloqueront une partie des souvenirs de la gamine. N’ayez crainte, s’il n’y a pas de tutoriel, le tout premier niveau met en évidence tout ce dont vous avez besoin pour aller au bout de l’aventure. Il n’appartient qu’à vous de persévérer et de faire preuve de patience.

De la patience, il va vous en falloir ! La difficulté augmente crescendo et freine vos ardeurs assez rapidement. On teste ici vos capacités de réflexion, votre précision mais aussi vos nerfs. La solidité de ces derniers se voit ébranlée à plusieurs reprises. Les premiers symptômes apparaissent, se traduisant par une légère vibration de la paupière droite. Il s’en suit une pression plus forte du pousse gauche sur le joystick de la manette, une grande inspiration, les muscles se tendent... et ça y est le premier nom d’oiseau est balancé ! Si la prise en main, qui vous demandera un petit moment avant d’être totalement maîtrisée, est plus agréable avec un gamepad mais plus précise avec une souris, il n’est pas honteux de prendre cette dernière comme solution de secours pour franchir certains dédales. Et même si cela ne nous flatte pas de repasser par cette bouée de sauvetage, c’est ça ou la crise assurée ! Et ça ne raccourcit pas non plus la durée de vie qui est bien suffisante. Juste un petit point à "déplorer" lors de l’utilisation de la souris, au lieu de piloter directement les lucioles, on les oriente à l’aide du pointeur (petite flèche) habituel du bureau Windows ce qui est un peu dommage mais qui constitue le seul reproche que l’on puisse faire à un ensemble sans autres fausses notes et puis on s’y habitue tout de même, pas de quoi fouetter un chat (il y a bien d’autres raisons plus valables pour cela).

Une tache ardue vous attend donc, vous l’avez compris, il est d’ailleurs difficilement concevable de s’infliger pareille torture sur un petit écran, celui d’un ordinateur de bureau ne paraissant pas trop démesuré lors des passages sensibles. On ne peut alors qu’être admiratif et témoigner de tout notre respect envers les joueuses et joueurs ayant bouclé l’aventure sur PS Vita ! A noter que cela n’a pourtant pas déplu, ni découragé, puisqu’une suite sort en 2016 : Rose to Tasogare no Kojô (ロゼと黄昏の古城, jp.), littéralement, en français, Rose et le Crépuscule du Vieux Château. Prometteuse, mais pour le moment elle suit le cheminement de sa grande sœur, The Firefly Diary, et n’est disponible que sur la console de jeux portable de Sony, et en version japonaise. Espérons que NIS America ne nous fera pas trop attendre pour nous crisper à nouveau sur nos PC avec ce second épisode... Stressant, éprouvant, déboussolant, énigmatique et bizarre (on vous avait bien dit que les qualificatifs changeraient en peu de temps), la qualité graphique est superbe et les dessinateurs à l’origine de cette réussite font honneur aux standards des dessins, animés ou non, japonais. La difficulté bien présente vous contraindra à pester plusieurs longues heures avant de voir la fin du jeu vous délivrer. L’originalité dans le "maniement" du personnage est bien pensée et en fait un jeu un peu à part. Et pour finir l’éloge de ce titre, la bande-son contribue habilement, sans être omniprésente et étouffante, à l’ambiance légèrement envoûtante qui règne autour de cette petite fille. En bref, on a aimé ce Manga dont on ne serait pas stupéfait de retrouver le récit au sein d’un recueil de contes et légendes japonais.

17/20 : "feuille de chou obscure et alambiquée"

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